Comment baisser le PH de son aquarium ?
Comment baisser le PH de son aquarium sans danger ?
Je vous propose de partager ici mon retour d’expérience sur les différentes méthodes pour acidifier de façon contrôlée l’eau d’un aquarium.
En introduction, il est important de signaler que l’échelle de pH n’est pas linéaire. Elle est logarithmique, ce qui signifie que chaque incrément de un de l’échelle de pH représente un changement dix fois plus important que le précédent. Par exemple, si le pH d’un aquarium passe de 6 à 5, cela signifie que l’acide présent dans cette substance est dix fois plus concentré qu’à un pH de 6. De manière générale, un changement de un de l’échelle de pH représente un changement de concentration en ions hydrogène (H+) de 10 fois.
Rappelons également que les Carbonates ont un effet tampon très important sur le PH de l’eau. En général un taux de carbonates important (KH) stabilise l’eau à des valeurs neutres ou alcalines.
On lit généralement dans la littérature que le KH doit être inférieur à 5 pour être en mesure de faire baisser le PH.
Je considère cette valeur déjà très haute, pour les espèces acidophiles (Amazone, killies ou encore certains poissons asiatiques par exemple) , je suis en général en eau full osmosée sur sol technique et j’ajuste le PH suivant les méthodes décrites ci-dessous.
Rappelons aussi que baisser le PH n’est pas un but en soit, c’est utile uniquement si la population qu’on souhaite héberger le nécessite. Il s’agit donc d’un aspect à bien prendre en compte lorsqu’on choisit ses futurs habitants.
Effet des fruits d’Aulnes
J’ai profité de la mise en eau de deux aquarium âgés de 40 ans et sortis de ma cave pour faire une expérience sur l’effet des fruits d’aulnes.
Conditions expérimentales
Donc deux bacs à cornières de la marque Saint Bernard aujourd’hui disparue, du moins je le suppose, équipés de joints en silicone.
Dimensions : L 50 X P 25 X H 28 soit 35 litres tout rond chacun.

Les deux bacs de l’expérimentation
Ces bacs sont destinés à l’élevage, la quarantaine ou autre.
Ils sont tous les deux équipés de :
- un Filtre d’angle Nano Dennerle avec en plus la Nano FilterExtension remplie de Nano Bio FilterGranulat
- un chauffage Dennerle Nano ThermoCompact 50 W
- un éclairage néon Dennerle Nano Light 11 W
- Pas de CO2
Les bacs sont chauffés un peu en dessous de 26 °C.
Ils sont remplis d’eau issue d’autres bacs (très douce) et d’eau osmosée.
Dans le bac de gauche (cornière or) une dizaine de Boraras maculatus pour les faire pondre (Avec les crevettes, ils pondaient comme des lapins).
Dans le bac de droite cornières argent, aucun poissons.
Sol une boite par aquarium de 1 kg de Nano Deponit Mix
Plantes, identique dans les deux bacs :
- Mousse de Java
- Hemianthus glomeratus
- Ludwigia Palustris
- Limnophila aquatica
- Salvinia Natans
Protocole de test
Voyant que les Boraras ne pondaient plus, contrairement aux bacs des crevettes qui était enrichi au CO2, je me suis dit que ce devait être un problème de PH.
J’ai donc ajouté des fruits d’aulnes uniquement dans le bac or :
- mis 3 fruits d’aulnes :23-mars-17
- ajouté 2 fruits d’aulnes :2-avr.-17
- ajouté 5 fruits d’aulnes :13-avr.-17
- puis encore ajouté 10 fruits d’aulnes :20-avr.-17
Mesures réalisées
Paramètre de l’eau au départ, le 23 mars :
- Bac or :
- PH 7,5 ; Résistivité : 139 ppm
- Bac Argent :
- PH 7,8 ; Résistivité : 121 ppm
Le 16 avril :
- Bac or :
- PH 7,5 ; Résistivité : 145 ppm, KH 3
- Bac Argent :
- PH 8,3 ; Résistivité : 117 ppm, KH 3,5
Paramètre de l’eau à l’arrivée, le 15 mai :
- Bac or :
- PH 8,6 ; Résistivité : 161 ppm
- Bac Argent :
- PH 7,1 ; Résistivité : 116 ppm

Graphique : Evolution du PH en fonction du nombre de fruits d’aulnes dans les bacs
Constatations
- On constate sur le bac sans fruits d’aulnes, une croissance progressive et importante du PH. J’ai du mal à me l’expliquer avec cette eau au KH bas. Tendance qu’on constate également dans l’autre bac lorsque le nombre de fruits est faible.
- Les fruits d’aulnes mis en grande quantité (20 pour 35 l. brut d’aquarium) ont bien contré cette hausse de PH et l’a même fait baisser. La présence de poissons a peut être également contribué à cette tendance.
En petite quantité au départ, les fruits d’aulnes avaient bien eu un effet acidifiant mais temporaire. En effet, on voyait la courbe du bac « or » remonter après la baisse.
A l’arrivée en presque deux mois, on a tout de même 1,5 unités d’écart, contre 0,2 au départ, ce qui est important, je rappelle que le PH est une échelle logarithmique.
Autre effet, les fruits d’aulnes on pas mal teinté l’eau du bac « or ».
Avec 10 fruits d’aulnes :
Avec 20 fruits d’aulnes :
Bac argent sans fruits d’aulnes :
Autres méthodes
Sol technique
Le sol technique est un sol fabriqué par les industriels par processus de cuisson.
Non seulement, il est nutritif mais il a également deux capacités intéressantes de régulation de l’eau.
- Il absorbe les carbonates, et fait donc baisser le KH à zéro, mais il n’est pas bon d’utiliser cette capacité car cela épuise le sol et à la longue il perdra ses capacités.
- Il tamponne le PH aux alentours de 5,5 ou de 6 suivant les marques
Cependant, on constate que ces capacités même en eau full osmosée se tarissent avec le temps (12 à 18 mois).
Donc si les valeurs visées de PH sont de 5,5 ou 6, c’est une méthode pratique, quitte à ajouter des sels minéraux non carbonatés si besoin de monter le GH, par exemple pour des crevettes TWB.
Par contre au bout de 12 à 18 mois, il faut soit refaire le bac, soit traiter le PH avec une des autres méthodes citées ci-dessous.
Ça peut également être une bonne base de départ si la valeur visée est plus basse.
Feuilles de chêne, de Catappa et d’autres feuillus
C’est une méthode en fait très proche de l’ajout de fruits d’aulnes. Elle est peu coûteuse et apporte à la fois acidité mais aussi tanins et oligo-éléments bénéfiques au métabolisme du bac.
Je l’utilise souvent de pair avec les fruits d’aulnes.
Personnellement, je trouve que ça apporte un côté naturel au bac que j’apprécie. Certains préfèrent un bac plus « léché » et c’est tout à fait leur droit. C’est une question esthétique, tout comme la teinte de l’eau que certains recherchent et d’autres préfèrent éviter.
Gousses et fruits divers
De même, il est possible d’utiliser différentes gousses ou fruits qui peuvent selon les variétés apporter de l’acidité et des éléments favorables au métabolismes de nos protégés.
Cela peu également apporter des cachettes.

Différents fruits et cosses exotiques
Tourbe
Une méthode pratiquée depuis très longtemps consiste à mettre une proportion de tourbe dans le filtre de l’aquarium (interne ou externe) pour profiter de ses capacités acidifiantes.
C’est une méthode que j’ai pas mal utilisée dans le passé faute de mieux, mais que je n’utilise plus.
Par ailleurs, cette méthode impose des manipulations du filtre pas très pratiques et je considère qu’il est préférable de toucher au filtre le moins possible, seulement quand le débit vient à baisser. La fonction du filtre n’est pas en fait pas de filtrer mais d’offrir un substrat propice aux bactéries nécessaires au cycle de l’azote.
J’ai constaté également, qu’on a plus de mal à contrôler le PH précisément.
Enfin, la tourbe est issue de la fossilisation progressive de la sphaigne, une mousse naturelle se développant en milieu humide, elle passe tout d’abord par le stade de tourbe blonde plus acide, puis s’assombrit progressivement jusqu’à donner la tourbe noire moins acide et plus riche en tanins.
Le processus est lent, la tourbe blonde est âgée de 1000 à 2000 ans et la noire de 10 000 à 12 000 ans.
En conséquence, les tourbières sont considérées comme une ressource fossile.
Leur exploitation de cette ressource non renouvelable n’est donc pas écologique.
Extrait de feuilles de chêne
En fait la méthode que je privilégie actuellement pour les espèces acidophiles, dans des bacs sur sol technique en eau full osmosée également enrichis de feuilles diverses et de fruits d’aulnes pour tamponner l’eau grâce aux matières humiques.
L’extrait de feuille de chêne est extrêmement acide, il suffit de quelques millilitres pour faire diminuer le PH d’une unité un bac de 180 litres dans les conditions décrites ci-dessus.
C’est un produit renouvelable et naturel. Etant donné son acidité très élevée, on en met très peu et il ne colore donc pas l’eau.
J’ajoute un contrôleur électronique de PH permanent bien visible, pour suivre précisément le PH du bac et éviter tout incident, qui jusque-là ne s’est pas manifesté.
J’ai remarqué que les réajustements sont de moins en moins nécessaires au fil du temps et qu’au bout de quelques mois le PH semble se stabiliser au PH souhaité, sauf changement ou forte agitation de l’eau bien entendu.

PH-mètre permanent
L’avantage de l’extrait de feuille de chêne est qu’on peut à la fois descendre très bas et très rapidement par rapport aux autres méthodes et ceci avec une précision très fine.
Le CO2
J’ai acheté à une époque des moniteurs de PH qu’on connecte à l’électrovanne d’un système de CO2 pour contrôler le PH.

Installation C02 d’un bac de 300 l.
C’est une méthode que j’ai complètement abandonnée, ces PH-mètres électroniques ne sont plus connectés et ne sont plus utilisés que pour le contrôle visuel.
En effet, j’ai vécu, un incident qui failli être fatal à mes loricaridés (plus sensibles au CO2) et qui si je n’avais pas réagi à temps, l’aurait aussi été pour toute la population du bac.

Hypancistrus debilittera en cours de réoxygénation après l’incident
Le CO2 est toxique à forte dose pour les habitants du bac, cette mauvaise expérience m’a appris que l’utiliser pour régler le PH était dangereux.
Je continue à utiliser le CO2, mais uniquement pour une fertilisation raisonnée des plantes.
En définitif, quelle méthode choisir ?
Nul ne détient la vérité dans ce domaine, je serais cependant tenté de dire toutes à la fois mais avec précaution :D
Par exemple, j’ai un groupe de Biotoecus opercularis, cichlidé nain amazonien qui nécessite un PH de 4,5 pour sa reproduction.

Biotoecus opercularis, un cichlidé nain amazonien qui se reproduit généralement dans une eau au PH de 4,5
Je leur ai donc préparé un bac de 180 l. avec un sol technique assez acide (ADA Malaya qui malheureusement, je crois ne se commercialise plus).
J’ai ajouté, fruits d’Aulnes et feuilles d’arbres divers.
J’ai installé une fertilisation au CO2 activée pendant les heures d’éclairage à l’aide d’une électrovanne branchée sur le même programmateur, mais uniquement à des fins de fertilisation.
Et j’ai réglé plus finement le PH à l’aide d’extrait de chêne.
Tout ceci sous la surveillance d’un PH-mètre électronique branché en permanence.
Mon PH se stabilise aux alentours de 4,5 depuis 2 ans. Lorsqu’il remonte de un ou deux dixièmes, j’ajoute quelques millilitres d’extrait de chêne et ce de plus en plus rarement.
Voici donc un petit panorama des méthodes que j’ai pratiqué pour acidifier mes bacs, à votre disposition pour en discuter.
Article réalisée par Vincent d’Avobacs.
Quelques plantes d’aquarium d’eau douce plaisantes
Je vous propose de partager avec vous les plantes que j’apprécie particulièrement et qui se plaisent bien chez moi.
Je les considère donc comme plutôt faciles, mais attention, c’est subjectif, d’autres aquariophiles ne partageront peut-être pas mes préférences ou la même expérience.
Cela ne se présente donc pas comme des recommandations mais un simple témoignage personnel. Dans ce type de sujet, nul ne détient la vérité absolue.
J’invite d’ailleurs les membres de l’association de m’envoyer leur témoignage sur le sujet que je me ferai un plaisir de partager sur le site.
Conditions de maintenance
J’illustre cet article de photos issues de mes bacs.
Pour information, la très grande majorité de ceux-ci sont en sol technique et en eau full osmosée.
Les plus grands bacs sont avec adjonction de CO2, et suivant les besoins des poissons l’ éclairage peut être de très fort à parfois très tamisé.
Je rappelle que les plantes sont presque indispensables au bon équilibre de l’aquarium, notamment en tant qu’acteur primordial dans le cycle de l’azote.
Ceci, même si on arrive à s’en passer pour certains bacs spécifiques, tels que les bacs des grands lacs africains.
Les principes généraux d’entretien des plantes sont abordés à la fin de cet article.
Quelques plantes plaisantes
Plantes de premier plan
J’ai un coup de cœur pour Eleocharis acicularis ‘Mini’. Très petite, qui se développe très bien chez moi, avec ou sans CO2 et un éclairage de faible à très fort.
Voilà ce que ça donne chez moi avec beaucoup de lumière :

Eleocharis acicularis ‘Mini’
mais même dans un autre de mes bacs moins lumineux :

Eleocharis acicularis ‘Mini’
Pas la peine d’en acheter des quantités, un pot In vitro suffit, qu’on plante par toutes petites touffes et elles s’étendent très rapidement (si ça prend correctement).
- Sinon on peut utiliser à l’avant, Helanthium tenellum (ex Echinodorus tenellus), réputée plus facile.
- Les Cryptocorines parva sont très résistantes, ne dépassent pas 5 cm et j’en ai dans pas mal de bacs.
Seul bémol elles sont à pousse très lente et ne se reproduisent donc que très lentement.
Par contre, elles peuvent vivre dans la quasi obscurité, j’en ai retrouvé enfouies sous un amas de mousse de java, toujours en bonne forme.
Les voici chez moi :

Cryptocorines parva
Devant Eleocharis acicularis ‘Mini’ et des Hemianthus Callitrichoides Cuba, guère plus petites…
J’apprécie moins les Hemianthus Callitrichoides Cuba car elles montent en graine même dans de bonnes conditions.
Plantes de demi-plan
- Cryptocoryne becketti très faciles

Cryptocoryne becketti
- Cryptocoryne wendtii, une plante classique sans problème, ressemblante à la becketti. Wendtii verte ou variété brun rouge de la Wentii pour les tons plus bruns.
- Cryptocoryne albida brown pour les tons plus bruns assez résistante aussi.
Pour les crypto, il est préférable d’attendre un petit peu avant de les introduire. Ne pas s’inquiéter si les feuilles d’origine pourrissent. Laisser les racines au sol et elles repoussent rapidement en général.
Plantes de d’arrière-plan
Plantes à pousse rapide pour le fond :
- J’apprécie beaucoup Rotala wallichii

Rotala wallichii
A gauche dans mon 300 l, mais attention avec un éclairage très fort et du CO2, mais je l’ai également acclimatée avec des conditions beaucoup moins exigeantes
- On aperçoit également derrière Limnophila aquatica, une plante très vigoureuse, mais décorative donc voici une vue plus rapprochée :

Limnophila aquatica
- Hemianthus glomeratus à gauche sur cette photo :

Hemianthus glomeratus
Excessivement facile à mon avis, bien qu’un peu trop envahissante à mon goût (elle pousse même dans le Riccia ou la mousse de Java), mais sa taille est très facile.
C’est elle qui retombe en haut de cette photo :

Hemianthus glomeratus
Ou à droite de cette photo ci-dessous.
- Avec a sa gauche, Pogostemon erectus, une plante également intéressante. Cette plante à tige verte et au port rectiligne pousse modérément et n’est donc pas trop envahissante :

Pogostemon erectus
Ne pas oublier non plus les plantes rubanées
- Les Vallinerias par exemple, chez moi dans certains bacs, elles refusent de démarrer et dans d’autres deviennent très envahissantes.
- Cyperus helferi, une plante que j’ai découverte récemment et que j’apprécie pour sa vigueur et sa finesse.
Dans ce bac de 180 litres, des Vallisneria americana « mini twister », des Vallisneria Torta sur le côté gauche et beaucoup de Cyperus helferi dans le fond.
A droite des Cryptocoryne x willisii.

Vallisneria americana « mini twister », Vallisneria Torta, Cyperus helferi et Cryptocoryne x willisii.
Enfin, une plante très facile malgré sa couleur rouge, Nymphaea Lotus Zenkeri, elle pousse très bien et se reproduit très rapidement à en être assez envahissante.
La taille s’adapte à la taille de l’aquarium.
De préférence, il vaut mieux couper les feuilles qui ont tendance à se développer en surface. La Nymphaea s’étoffe alors sous l’eau, c’est plus esthétique et cela évite de masquer la lumière dans le bac.
De temps à autre, on trouve également des petits bulbes, mais elle pousse très bien sans bulbe.
Ici entouré de Microsorum pteropus trident citée plus bas :

Nymphaea Lotus Zenkeri, Microsorum pteropus trident
Elles me font même de très jolies fleurs :

Fleur de Nymphaea Lotus Zenkeri
Plantes épiphytes
Les épiphytes sont en générale très peu exigeantes.
Des classiques à pousse lente (à fixer sur les racines ou les roches) et increvables.
Plantes épiphytes, donc à ne pas planter dans le sol, à déposer dessus ou sur des pierres ou des racines.
- En pleine extension dans le commerce actuellement et très décoratives, les Bucephalandras. A traiter à peu près comme des Anubias mais à mon avis plus fragiles.

Bucephalandra sp. mini coin

Bucephalandra sp. Needle Leaf

Bucephalandra sp. Velvet

Bucephalandra sp. Hades

Bucephalandra wavy green
- Anubias barteri var.nana. Anubias nana, un joli port également épiphyte donc même traitement que la Microsorium
Dans le Nano ci dessous de nombreuses Anubias nana bonsaï (sauf à gauche ou il s’agit d’une Bucephalandra) :

Anubias barteri var.nana
Des classiques à pousse lente mais épiphytes (à fixer sur les racines ou les roches) et increvables :
- Microsorum pteropus Fougère de Java ou ses sous variétés (trident ou narrow leaf) encore plus belles, très résistante à pousse plutôt lente. Plante épyphite donc à coincer entre deux cailloux ou sur une racine par exemple mais surtout à ne pas planter. (voir photo plus haut)
Au centre Microsorium pteropus, sur la racine à droite Anubias nana et un peu de mousse de Java au centre droit :

Microsorium pteropus, Anubias nana, et mousse de Java
- Sinon on peut également mettre de la Vesicularia dubyana ou Mousse de java. On peut la déposer à l’avant sur le sol (la laisser couler progressivement), ou la fixer/coincer sur le hardscape.
Elle est très résistante en général.
C’est la plus commune des mousses mais il en existe une quantité de variétés et certaines sont moins résistantes.
Ici la variété Vesicularia dubyana Christmas dans un Nano :

Vesicularia dubyana Christmas Moss
Plantes flottantes
Plante flottante entre deux eaux, Ceratophyllum Demersum. Cornifle émergé même si je ne suis pas très fan car très envahissante surtout dans un petit bac, mais efficace contre les algues. Il s’agit d’une plante flottante donc à ne pas planter mais qu’on peut lester pour leur donner un aspect « vertical » et qu’on pourra éliminer, si trop envahissante lorsque les autres plantes auront pris de l’ampleur.
On l‘aperçoit au fond et en surface dans ce Nano :

Ceratophyllum Demersum
- Riccia fluitans, plante de surface d’un joli vert tendre. Elle se plait bien dans une eau peu agitée et apporte un couvert végétal aux poissons timides.

Riccia fluitans
- Pistia stratiote, plante à pousse rapide, assez envahissante et pouvant atteindre une belle taille. Les grands spécimens doivent donc être éliminés régulièrement

Pistia stratiote
- idem pour les grenouillettes, Limnobium laevigatum, bien qu’un peu plus petites que les Pistias

Limnobium laevigatum
- un peu plus petites encore, les Salvinia natans

Salvinia natans
Surtout éviter les lentilles d’eau (Lemna minor) extrêmement envahissantes et très difficiles à se débarrasser étant donné leur très petite taille.

Lemna minor
Et même plantes aériennes
Et pourquoi pas en surface des plantes paludéennes ou épiphytes terrestres ?
Ici des Ophiopogon verts foncés à l’avant et une Tillandsia rouge à l’arrière, on aperçoit également de jeunes Pistia stratiote à la surface :

Ophiopogon et Tillandsia rouge
Ou encore un petit groupe de Tillandsia sur une racine émergée :

Tillandsia
Quelques conseils rapides d’entretien
Choix des plantes
Il faut choisir ses plantes en fonction des caractéristiques de son bac (puissance de l’éclairage, sol nutritif ou pas, etc) en consultant les fiches sur les plantes.
On peut par exemple consulter le site de certains gros producteurs de plantes possède des barèmes très clairs à ce sujet.
A propos des plantes un bon conseil à l’achat, un bouquet de chaque plante est bien suffisant.
Ce n’est pas la peine de prendre deux ou trois exemplaires.
On risque de s’apercevoir ensuite qu’elles ne tiennent pas. Ou au contraire constater qu’en quelques semaines elles ont envahi tout le bac et qu’on doit les jeter par seaux.
Fertilisation
Concernant la fertilisation, tant qu’on est satisfait de la pousse de ses plantes, ne rien changer à la fertilisation.
Par contre la fertilisation ne se stoppe pas forcément non plus, c’est comme la nourriture des poissons…
Ne pas voir cela comme un « traitement », mais comme un nourrissage des plantes comme la plante verte dans notre salon ou les champs de blé de l’agriculteur du coin.
Quand on fertilise, il y a un principe fondamental en agriculture (j’ai une formation d’ingénieur agronome…) mais qui s’applique également dans un aquarium ou un jardin.
C’est la Loi de Liebig sur le minimum, qui signifie qu’il y a toujours un facteur limitant sur les autres (Lumière, Carbone(CO2), Azote, Potassium, Phosphore, Fe, Manganèse, micronutriments, etc).
Et donc si on manque par exemple de Phosphore, doubler la dose de Fer ou fertiliser au CO2 n’aura pas forcément d’effet positif.
D’où privilégier un engrais complet autant que possible, à moins d’avoir identifié une carence particulière grâce à un symptôme donné mais c’est plutôt une affaire d’expert…
On fait des contrôles réguliers, plus fréquents au début, et surtout si tes tests d’eau passent dans des zones rouges dans l’échelle, on stoppe la fertilisation bien entendu.
Injection de CO2
L’injection de CO2 n’est pas indispensable.
Ainsi, certaines plantes sont plus ou moins exigeantes, et nécessitent forcément du CO2. Pour d’autres, ce n’est pas le cas.
Donc comme pour un poisson, avant d’acheter une plante, il faut se documenter sur ses besoins en lumière, CO2 et sol nutritif.
En fonction de ces informations, on pourra éviter les plantes ayant besoin de CO2 si on n’en injecte pas, tout simplement.
Par contre, en cas d’injection de CO2 et avec un bon éclairage, et un sol riche, c’est un plaisir d’observer les bulles d’oxygène générées par la photosynthèse :
Voici donc un petit panorama des plantes que j’affectionne tout particulièrement, à votre disposition pour en discuter.
Fiche réalisée par Vincent d’Avobacs.
Fundulopanchax scheeli
Je vous présente ce joli killi non annuel, facile et prolifique.
Il s’agit d’une espèce idéale pour débuter avec cette famille de poissons.
Caractéristiques
Taille
Mâle : ~ 5 à 6 cm
Femelle : ~ 5 à 6 cm (contrairement à ce qu’on lit souvent, les femelles me paraissent plus grandes que les mâles)
Dimorphisme
Le dimorphisme sexuel, très marqué et essentiellement basé sur la robe du poisson, apparaît vers l’âge de 2 mois.
Le mâle

Fundulopanchax scheeli – Mâle
La femelle

Fundulopanchax scheeli – Femelle
Un couple

Fundulopanchax scheeli – Couple
Comportement intra spécifique
Il faut prévoir une végétation abondante pour que les femelles puissent se reposer. La cohabitation est plus facile si ces mâles sont de la même portée. J’ai par exemple élevé environ 22 couples dans un 57 litres sans problèmes particulier et de nombreuses apparitions de jeunes de nouvelle génération.
Les mâles pratiquent de belles parades d’intimidation mais cela ne va pas plus loin.
Comportement inter spécifique
Peuvent cohabiter avec des poissons calmes et de taille équivalente.
Cependant, préférez un bac spécifique (1 espèce).
- Evitez la maintenance avec d’autres killis si il y a des risques d’hybridation, ou si vous ne pouvez différencier les femelles des deux espèces.
- Evitez aussi de mélanger 2 souches (populations) différentes.
Espérance de vie
2 à 3 ans
Répartition
Afrique de l’ouest (sud-est du Niger au sud-ouest du Cameroun).
Taxonomie
Nom scientifique : Fundulopanchax scheeli
Il a été connu dans le passé sous d’autres noms, au fur et à mesure des classifications (dans le genre Aphyosemion auparavant) :
- Aphyosemion burundi – Scheel, 1968
- Aphyosemion scheeli – Radda, 1970
- Aphyosemion scheeli akamkpaense – Radda, 1975
- Aphyosemion akamkpaense – Radda, 1975
- Aphyosemion oeseri – (non Schmidt, 1928)
Maintenance
Paramètres de maintenance
GH : de 1 à 10 selon la littérature, mais à mon avis, ils se portent mieux dans une eau très douce.
PH : entre 5,5 et 7 selon la littérature, 6 chez moi.
Température : 20 °C à 26 °C (le chauffage n’est donc pas indispensable)
Mes paramètres de maintenance (et de repro) :
Volume : 57L brut/ pH : 6 / KH : 2 / GH : 2 / conductivité : 128 µS / T° : 24°c (parfois plus selon la saison)
Nourriture
Toutes nourritures vivantes variées (larve, daphnie, artemia, vers divers, …), congelés (vers de vases, artemia, larves de moustiques,..).
Par ailleurs, les miens apprécient également toutes sortes de granulés (privilégier ceux pour discus ou cichlidés nains américains, riche en protéine animale).
Poissons voraces faciles à contenter
Environnement
L’aquarium sera abondamment planté (mousse de java, Hemianthus glomeratus, anubias, Nymphaea lotus (zenkeri), Eleocharis acicularis ‘Mini’, riccia, Salvinia natans, …).
Ainsi, cette végétation dense procurera de nombreuses cachettes. Quelques racines seront également du plus bel effet.
L’aquarium ne doit pas avoir un éclairage trop puissant, et avec un courant faible.
ATTENTION ! L’aquarium doit être parfaitement couvert car les killis sont d’excellents sauteurs. Le moindre interstice doit être bouché par exemple avec du perlon, ou alors prévoir environ 10 cm entre le niveau de l’eau et le haut de l’aquarium.
Mon bac spécifique avant introduction des poissons :

Bac de 57 litres spécifique Fundulopanchax scheeli
Pour compléter, une vidéo de la petite bande de scheelis avec un fond sonore de tambours Garifuna :
Reproduction :
Si les parents sont ensemble en permanence, ils pondent une très petite quantité d’œufs par jour.
Séparés et réunis ensuite, ils peuvent pondre une grande quantité, qui donneront des alevins qu’on pourra élever ensemble.
J’ai par exemple eu une ponte de 44 œufs d’un coup par cette méthode.
Les œufs éclosent ensuite au bout de 2 semaines environ.
Souvent les alevins apparaissent d’eux-mêmes dans le bac sans qu’on se soit aperçu de leur ponte, et se débrouillent d’eux-mêmes, les parents ne les mangent pas, tout au moins pas chez moi.
Les alevins peuvent être nourris directement aux anguillules de vinaigre, puis nauplies d’artémia et poudres spécial alevins (je n’ai pas testé nauplies d’artémia directement).
La croissance des alevins,

Alevin de 1 à 2 jours Fundulopanchax scheeli

Alevin de 9 jours Fundulopanchax scheeli

Juvéniles de 20 jours Fundulopanchax scheeli

Juvéniles de 10 à 12 semaines Fundulopanchax scheeli
En bref, il s’agit selon moi d’un des killies les plus faciles pour débuter dans cette famille de poissons.
Fiche réalisée par Vincent d’Avobacs.
Des aquariums pour les écoles et les hôpitaux
Aquariums dans les centres aérés et les hôpitaux du Val d’Oise
Depuis fin 2016, l’Association AVOBACS d’Argenteuil s’investit dans la mise à disposition et la surveillance d’aquariums dans les centres aérés des écoles de sa région et dans les hôpitaux.
C’est le moyen de faire connaitre les bénéfices de sa passion et de participer positivement dans la vie de la commune.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Un aquarium et son meuble le plus souvent de la marque Osaka, sélectionné pour sa fiabilité, est acheté sur le marché de l’occasion car cette marque ne se fait plus. Il est remis à neuf par l’association et mis à disposition du centre candidat.
Les membres de l’association s’occupent de sa complète installation :
- En premier lieu, l’aquarium est mis en place dans un emplacement propice
- L’aquarium est équipé de tout le matériel neuf technique nécessaire (filtre, chauffage, éclairage).
- Le substrat pour les plantes et le décor sont mis en place (hardscape : racines et/ou roches).
- L’aquarium est ensuite planté.
- Puis l’aquarium est mis en eau, et laissé au repos environ un mois pour lui permettre de trouver son équilibre (mise en place du cycle de l’Azote)
- Une fois cette période passée, l’aquarium est peuplé de poissons et crevettes faciles de maintien
Au fil de l’année, un membre de l’association effectue des visites de contrôles régulières ou en cas de besoin, à la demande du centre.
Les enfants ou les encadrants assurent l’entretien journalier du bac. (Nourrissage, nettoyage des vitres, un peu de jardinage, changements d’eau, …). L’association a laissé une fiche technique sur site indiquant les instructions d’entretien à suivre.
Bien entendu, l’association reste en contact avec l’école ou l’hôpital, un numéro téléphonique est à disposition afin de pouvoir demander de l’aide en cas de soucis (panne matérielle, maladie, décès de poissons…).
Quelques exemples :
Centre aéré d’une première l’école

Un bac de 120 l peuplé de vivipares
Centre aéré d’une seconde école

Un bac de 150L peuplé de vivipares.
Centre aéré d’une troisième école

Osaka de 260L peuplé de vivipares
Centre aéré d’une quatrième école

Osaka de 155L peuplé de vivipares.
Centre aéré d’une cinquième école

Osaka de 155L peuplé de poissons amazoniens
Centre aéré d’une sixième école

Osaka de 260L peuplé de poissons amazoniens
Centre aéré d’une septième école

Osaka de 155L peuplé de vivipares
Service psychiatrique d’un hôpital

Un bac de 150L fourni par l’hôpital peuplé de vivipares
Crèche de ce même hôpital

Un bac de 120L peuplé de vivipares
Observations et bénéfices
Nous sommes heureux de constater que les enfants des écoles s’investissent dans le projet, nous avons d’ailleurs exposé lors de la dernière fête de l’enfance d’Argenteuil un poster qu’ils avaient confectionné expliquant toutes les tâches d’entretien dont ils avaient pris la responsabilité.
Projet éducatif
Les animaux attirent tout naturellement les enfants.

Image par yukyung de Pixabay
Cette démarche permet de capter l’attention des écoliers et d’attiser leur curiosité, en leur ouvrant une fenêtre sur un milieu naturel avec des observations journalières, premières approche pratique d’un milieu Naturel et donc notions de biologie.
Responsabilité et travail d’équipe
Le fait aussi d’avoir des tâches pratiques quotidiennes ou régulières à accomplir pour l’entretien de l’aquarium leur donne le sens des responsabilités.
En s’investissant dans ce projet dans le respect des animaux maintenus, puisqu’un manquement important peut avoir un effet direct sur des êtres vivants à respecter et préserver, leur donne l’occasion aussi de développer un travail collectif et des échanges au sein du groupe.
Effets bénéfiques
N’oublions pas non plus que l’aquarium est une œuvre créative, ouverture vers le sens esthétique, voire artistique.
L’accès à ce petit coin de Nature surtout en environnement urbain est un réconfort pour les écoliers ou les malades.
Rappelons l’effet apaisant et réconfortant apportés par l’observation d’un aquarium ne serait-ce que quelques minutes. Des études scientifiques comme celle publiée en 2015 par les universités de Plymouth et d’Exeter et du National Marine Aquarium démontrent l’effet bénéfique sur certains paramètres physiologiques humains tels que la pression artérielle et le rythme cardiaque.
Et ensuite ?
Enfin, nous espérons que cette expérience pourra créer des vocations,
- d’aquariophiles tout d’abord qui rejoindront nos rangs, la communauté d’aquariophiles comprends de très nombreux membres ayant débuté très jeunes et qui n’ont jamais abandonné leur passion,
- et pourquoi pas cette première approche des sciences de la Nature peut aussi donner envie aux enfants de creuser plus vers cette voie et de s’orienter plus tard vers des études scientifiques notamment en biologie,
- le milieu d’un aquarium est un écosystème qui peut également donner à nos petits apprentis aquariophiles une première conscience écologique

Photo de Akil Mazumder provenant de Pexels
En conclusion, ce que nous retiendrons le plus dans cette expérience, c’est le plaisir que l’Association Avobacs et ses membres ont de pouvoir partager leur passion avec les plus jeunes et d’apporter un peu de réconfort à ceux qui sont dans le stress et les difficultés de l’hospitalisation.
Dédicace
Une dédicace toute particulière à Raymond, notre coordinateur projet écoles et hôpitaux sans le dévouement duquel le projet ne serait pas le succès qu’il est. L’association lui adresse un grand merci pour ses efforts et sa bonne humeur.
Adhérer au Club Aquariophile Avobacs d’Argenteuil (95)
Venez participer aux activités du club, apprendre à fabriquer un aquarium, bénéficier de conseils et de petits prix et pleins d’autres choses.